Roberto De Mitri | Italy

My name is Roberto De Mitri and I live in Lecce (South Italy). What drives me to take photography is the urgent and primary need to give voice to my feelings and states of mind, which, otherwise, would not find a way to be expressed. 

Je m'appelle Roberto De Mitri et j'habite à Lecce (Italie du Sud). Ce qui m'a amené à la photographie, c'est le besoin urgent et primordial de donner la parole à mes sentiments et à mes états d'âme, qui, autrement, ne trouveraient pas de moyen pour s'exprimer. 

LIS : Which camera do you use ? Quel appareil-photo utilises-tu ?

ROBERTO : I essentially use two types of cameras. A Hasselblad 503CW, medium format, with which I take most of my photos and which is my main channel of expression. It's a rather contemplative camera, which helps you see the photograph and allows you a certain type of “controlled detachment” between you and what's in front of the lens. My second camera is a Pentax, 35mm. If the Hasselblad is contemplation, the Pentax has the task of telling that side of my photography that is more impulsive and extemporaneous (and perhaps for this reason more internal and unconscious). They are cameras that see and tell very different things.

ROBERTO : J'utilise essentiellement deux types de caméras. Un Hasselblad 503CW, moyen format, avec lequel je prends la plupart de mes photos et qui est mon principal canal d'expression. C'est un appareil plutôt contemplatif, qui aide à voir la photo et permet un certain « détachement contrôlé » entre vous et ce qui se trouve devant l'objectif. Mon deuxième appareil photo est un Pentax, 35 mm. Si le Hasselblad est la contemplation, le Pentax a pour tâche de raconter ce côté de ma photographie qui est plus impulsif et improvisé (et peut-être pour cette raison plus interne et inconscient). Ce sont des caméras qui voient et racontent des choses très différentes.

LIS : What brought you to photography ? Qu'est-ce qui t'a amené à la photographie ?

ROBERTO : Photography has aroused in me, from my early age, a lot of curiosity and interest. But when I was a child, I had no chance or means to venture into the exploration of this language. So, my first approach to photography happened when I had enough money to buy my first camera, a digital SLR. My first photos were the result of so much enthusiasm for discovery and for venturing into this new expressive medium, but they were and remain a chaotic and meaningless collection of images, devoid of content or emotion. Just childish steps inside this universe. 

I had no basic knowledge of the techniques and no experience or done any kind of studies. So, at the beginning, everything was a try and experiment, an imprinting process where learning occurs through trial and error. But it was useful to trace the way and to develop my first personal tastes. Afterwards, I put digital photography aside, to devote myself almost entirely to photography in black and white analog. At first in 35mm and then, after a while, in medium format. 

Black and white photography soon became my main and favorite medium of expression. Definitively, there is something magical and evocative and not completely “reacheable” in black and white photography that still continues to fascinate me. From an aesthetic point of view, I find it very poetic, elegant, essential and communicative. But black and white photography is also a moment of research, of contemplation. It is an introspective moment, an opportunity for comparison and trust with the various dimensions, even the most intimate and contrasting of my personality. Black and white analog photography is not only an important means of expression, but it presents itself as fundamental moment of introspective reflection, an experience of detachment and contemplation of your own existential condition. From this point of view, it has psychotherapeutic significance.

ROBERTO : La photographie a suscité en moi, dès mon plus jeune âge, beaucoup de curiosité et d'intérêt. Mais quand j'étais enfant, je n'avais aucune chance ni aucun moyen de m'aventurer dans l'exploration de cette langue. Ainsi, ma première approche de la photographie s'est produite lorsque j'avais assez d'argent pour acheter mon premier appareil photo, un reflex numérique. Mes premières photos étaient le résultat de tant d'enthousiasme pour la découverte et pour s'aventurer dans ce nouveau médium d'expression, mais elles étaient et restent une collection d'images chaotique et dénuée de sens, dépourvue de contenu ou d'émotion. Juste des pas d'enfant dans cet univers. 

Je n'avais aucune connaissance de base des techniques et aucune expérience ni fait aucune sorte d'études. Donc, au début, tout était un essai et une expérience, un processus d'empreinte où l'apprentissage se fait par essais et erreurs. Mais cela m'a été utile pour tracer le chemin et développer mes premiers goûts personnels. Par la suite, j'ai mis de côté la photographie numérique, pour me consacrer presque entièrement à la photographie en argentique noir et blanc. D'abord en 35mm puis, au bout d'un moment, en moyen format. 

La photographie en noir et blanc est rapidement devenue mon moyen d'expression principal et préféré. Définitivement, il y a quelque chose de magique et d'évocateur et pas complètement « accessible » dans la photographie en noir et blanc qui continue de me fasciner. D'un point de vue esthétique, je le trouve très poétique, élégant, essentiel et communicatif. Mais la photographie en noir et blanc est aussi un moment de recherche, de contemplation. C'est un moment d'introspection, une occasion de comparaison et de confiance avec les différentes dimensions, même les plus intimes et contrastées de ma personnalité. La photographie argentique noir et blanc n'est pas seulement un moyen d'expression important, mais elle se présente comme un moment fondamental de réflexion introspective, une expérience de détachement et de contemplation de sa propre condition existentielle. De ce point de vue, elle a une signification psychothérapeutique.

LIS : What are your favorite photographic themes or subjects ? Quels sont tes thèmes ou sujets favoris ?

ROBERTO : What I photograph and what I like to photograph, depends a lot on my state of mind. And I can concentrate on one subject rather than another according to my feelings at the moment. Landscapes of stormy seas, cities, transcendental mists that envelop hilly landscapes and from which ghosts emerge or disappear as memories of the past... these may be among my favorite subjects. 

What has been said certainly applies to the "City of Ghosts" series, at the basis of which there is a bare observation. That is, the world around us is an illusory world. What we thought we knew about the world around us is just a mirage. Our certainties of the past rested on bases of deception. The ideal place to stage this change of perspective, and this mutation in the way we see things (but also in the way we relate ourselves to the others), was the city. It is not only part of our everyday life, but it is also the scenario in which most of our social relationships take place and develop. 

Cities are not only the theater in which this awareness takes place, but they allow us to narrate the sense of loneliness, as condition that permeates human existence, in an optimal way. Cities are places of aggregation and “non-lieux “ of alienation at the same time. In long exposure photos, cities show their most surreal and metaphysical aspect. A limbo crossed by impalpable ethereal rivers of fragile souls flowing along the streets and and inertially suspended lives. Identities lose definition and consistency. Fragility, alienation, loneliness emerge. 

The symbolic language is important for me and it is at the basis of my photos dedicated to the poet Emily Dickinson. The world of Emily is a melancholic and romantic world, a world of mists that come from the depth of our unconscious and from which memories of the past emerge and disappear, like ghosts or mirages that materialize in front of our eyes. It is a transcendental world, eternally suspended between the dimension of reality and the dimension of dreams. It is a threshold placed to separate our world from that of the unconscious and the soul...

ROBERTO : Ce que je photographie et ce que j'aime photographier, dépend beaucoup de mon état d'esprit. Et je peux me concentrer sur un sujet plutôt qu'un autre selon mon ressenti du moment. Paysages de mers orageuses, villes, brumes transcendantales qui enveloppent des paysages vallonnés et d'où émergent ou disparaissent des fantômes comme des souvenirs du passé... ce sont peut-être parmi mes sujets de prédilection. 

Ce qui a été dit s'applique certainement à la série "City of Ghosts", à la base de laquelle il y a une simple observation. Autrement dit, le monde qui nous entoure est un monde illusoire. Ce que nous pensions savoir sur le monde qui nous entoure n'est qu'un mirage. Nos certitudes du passé reposaient sur des bases de tromperie. Le lieu idéal pour mettre en scène ce changement de perspective, et cette mutation dans notre façon de voir les choses (mais aussi dans notre rapport aux autres), était la ville. Cela ne fait pas seulement partie de notre vie quotidienne, mais c'est aussi le scénario dans lequel la plupart de nos relations sociales se déroulent et se développent. 

Les villes ne sont pas seulement le théâtre de cette prise de conscience, mais elles nous permettent de raconter de manière optimale le sentiment de solitude, condition qui imprègne l'existence humaine. Les villes sont à la fois des lieux d'agrégation et des « non-lieux » d'aliénation. Dans les photos à pose longue, les villes montrent leur aspect le plus surréaliste et métaphysique. Des limbes traversés par d'impalpables fleuves éthérés d'âmes fragiles coulant le long des rues et de vies suspendues par inertie. Les identités perdent leur définition et leur cohérence. La fragilité, l'aliénation, la solitude émergent. 

Le langage symbolique est important pour moi et il est à la base de mes photos dédiées à la poétesse Emily Dickinson. Le monde d'Emily est un monde mélancolique et romantique, un monde de brumes qui viennent du plus profond de notre inconscient et d'où émergent et disparaissent des souvenirs du passé, comme des fantômes ou des mirages qui se matérialisent sous nos yeux. C'est un monde transcendantal, éternellement suspendu entre la dimension de la réalité et la dimension du rêve. C'est un seuil placé pour séparer notre monde de celui de l'inconscient et de l'âme...

LIS : What do you want to express through your work ? Que souhaites-tu exprimer à travers ton travail ?

ROBERTO : What drives me to take photography is the urgent and primary need to give voice to my feelings and moods. Feelings and moods which, otherwise, would not find a way to be expressed. What moves me is the aim to give shape to my demons, to my passions, to my tensions, not through words, but through images. We all try, in our way, to do, with images, what the poet does with words. Indeed, the poet is not interested in describing reality. He aspires to reach and penetrate the indefinable which lies hidden in the shadows. The poet aspires to the sublime and the unknown. 

By following this polar star, photography should not seek the evidence of reality. But aspire to go beyond the stereotypical duplication of a landscape and/or a face. It must focus its gaze on the essence of things. It is not simple reproduction. It is, instead, the art of telling with light what mysterious and intimate and secretly deep is enclosed in the shadows. Photography is, then, the art of telling a feeling, an emotion, a sensation.

ROBERTO : Ce qui me pousse à faire de la photographie, c'est le besoin urgent et primordial de donner la parole à mes sentiments et mes humeurs. Des sentiments et des humeurs qui, autrement, ne trouveraient pas le moyen de s'exprimer. Ce qui m'émeut, c'est le désir de donner forme à mes démons, à mes passions, à mes tensions, non par des mots, mais par des images. Nous essayons tous, à notre manière, de faire, avec les images, ce que le poète fait avec les mots. En effet, le poète ne s'intéresse pas à décrire la réalité. Il aspire à atteindre et à pénétrer l'indéfinissable qui se cache dans l'ombre. Le poète aspire au sublime et à l'inconnu. 

En suivant cette étoile polaire, la photographie ne doit pas chercher l'évidence de la réalité. Mais aspirent à dépasser le dédoublement stéréotypé d'un paysage et/ou d'un visage. Il doit porter son regard sur l'essence des choses. Ce n'est pas une simple reproduction. C'est plutôt l'art de dire avec la lumière ce qui est mystérieux et intime et secrètement profond est enfermé dans l'ombre. La photographie est donc l'art de raconter un sentiment, une émotion, une sensation.

LIS : Can you tell us more about your work process and your experiments ? Peux-tu nous en dire plus sur ton processus de travail et tes expérimentations ?

ROBERTO : I really like using the long exposure technique, which is able to return abstract and surreal images, giving the whole scenario a dreamlike and sometimes alienating aspect. The technique is the one that best allows a certain emotional detachment as well as an estrangement from your current moods. 

It's like a stream of consciousness that you can't fully control and it allows a representation of the image which is no longer merely descriptive, but becomes symbolic expression and manifestation of a feeling. Allegorical illustration of the passing of time, of the precariousness of the immanence and impermanence of life. In this way, the real physical factor and sense certainty disappear and everything becomes intimate and profound soul perception. The photographic moment becomes moment of estrangement, which leads us to project outside what are our thoughts, upsets, feelings, to the point that we will end up filling and covering what we are photographing at that moment with our own feelings and turmoil. In this way, the subject of our photos becomes a mirror in which the soul is revealed. The contemplation of a landscape becomes the observation of a state of mind. The portrait of a face becomes the personification of a feeling. Our photos become the mirror of what is inside us.

Photography also has another great advantage: it gives back to us an image that simultaneously possesses the qualities of reality and the qualities of the abstract. So we never have a precise and defined representation of a scenario, but always an uninterrupted flow of overlapping realities. The portrait of a metamorphosis. Something that exists and does not exist at the same time. From this point of view, the photography presents itself as an allegorical or metaphorical representation of the idea that all that surrounds us is made not only of tangible and irrefutable reality, but also of illusion and appearance. A paradox in which reality and illusion are the same thing. We abandon the sphere of the objective to enter the dimension of pure subjectivity. Again, the representation of the landscape, as well as a portrait, becomes a allegorical representation of our personal state of mind and our feelings.

ROBERTO : J'aime beaucoup utiliser la technique de pose longue, qui est capable de restituer des images abstraites et surréalistes, donnant à l'ensemble du scénario un aspect onirique et parfois aliénant. La technique est celle qui permet le mieux un certain détachement émotionnel ainsi qu'un éloignement de vos humeurs actuelles. 

C'est comme un courant de conscience qu'on ne peut pas totalement contrôler et qui permet une représentation de l'image qui n'est plus simplement descriptive, mais devient l'expression symbolique et la manifestation d'un sentiment. Illustration allégorique du temps qui passe, de la précarité de l'immanence et de l'impermanence de la vie. De cette façon, le facteur physique réel et la certitude sensorielle disparaissent et tout devient une perception intime et profonde de l'âme. Le moment photographique devient moment d'éloignement, ce qui nous amène à projeter à l'extérieur ce que sont nos pensées, nos bouleversements, nos sentiments, au point que nous finirons par remplir et recouvrir ce que nous photographions à ce moment avec nos propres sentiments et agitations. Ainsi, le sujet de nos photos devient un miroir dans lequel l'âme se révèle. La contemplation d'un paysage devient l'observation d'un état d'esprit. Le portrait d'un visage devient la personnification d'un sentiment. Nos photos deviennent le miroir de ce qui est en nous. 

La photographie a aussi un autre grand avantage : elle nous restitue une image qui possède à la fois les qualités du réel et les qualités de l'abstrait. On n'a donc jamais une représentation précise et définie d'un scénario, mais toujours un flux ininterrompu de réalités imbriquées. Le portrait d'une métamorphose. Quelque chose qui existe et n'existe pas en même temps. De ce point de vue, la photographie se présente comme une représentation allégorique ou métaphorique de l'idée que tout ce qui nous entoure est fait non seulement de réalité tangible et irréfutable, mais aussi d'illusion et d'apparence. Un paradoxe où réalité et illusion sont la même chose. On abandonne la sphère de l'objectif pour entrer dans la dimension de la pure subjectivité. Là encore, la représentation du paysage, au même titre qu'un portrait, devient une représentation allégorique de notre état d'esprit personnel et de nos sentiments.

LIS : What do you think contributes to the success of a photo ? Selon toi, qu'est-ce qui contribue à la réussite d'une photo ?

ROBERTO : When I think to my photos, the first thing I think is not just that a picture is beautiful when it is technically well done, or presents a beautiful subject, but it is beautiful in function of its ability to communicate a mood or a feeling or/and to arouse sensations. The picture has “success” when it is evocative and has emotional content. 

To give emotional content to an image there is only a natural possibility. That there is, within us, that feeling. That is, we can make a communicative photo if we have something to communicate with us. We can transform in picture a feeling (whatever it is ... pain, melancholy, serenity), if that sentiment is within us. 

Photos are beautiful only if we pour into them what we are. If we put in our photos what are our emotions, our experiences, our memories. It is only in that way that we can give content to our photographs. We can have communicative photos only if we have something inside us to communicate and we can instill these feelings in what we do. Otherwise we will have only flat and empty images, perhaps aesthetically beautiful. Very “glossy”, but non-communicative.

ROBERTO : Quand je pense à mes photos, la première chose que je pense n'est pas seulement qu'une photo est belle quand elle est techniquement bien faite, ou présente un beau sujet, mais qu'elle est belle en fonction de sa capacité à communiquer une humeur ou un sentiment ou /et susciter des sensations. L'image a du « succès » lorsqu'elle est évocatrice et qu'elle a un contenu émotionnel. 

Donner un contenu émotionnel à une image n'est qu'une possibilité naturelle. Qu'il y a, en nous, ce sentiment. Autrement dit, nous pouvons faire une photo communicative si nous avons quelque chose à communiquer avec nous. Nous pouvons transformer en image un sentiment (quel qu'il soit... douleur, mélancolie, sérénité), si ce sentiment est en nous. 

Les photos ne sont belles que si nous y versons ce que nous sommes. Si nous mettons dans nos photos quelles sont nos émotions, nos expériences, nos souvenirs. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons donner un contenu à nos photographies. Nous ne pouvons avoir des photos communicatives que si nous avons quelque chose en nous à communiquer et nous pouvons insuffler ces sentiments dans ce que nous faisons. Sinon, nous n'aurons que des images plates et vides, peut-être esthétiquement belles. Très « brillantes », mais non communicante.

LIS : What is the most beautiful pic that you have taken? And why this one ? Quelle est la plus belle photo que tu as prises? Et peux-tu nous dire pourquoi ?

ROBERTO : I don't think such a question can be answered. I don't think it's possible to establish or decide for me which is the most beautiful photo. there are so many situations and memories and emotions linked to many of them that it is impossible for me to establish a favorite photo. My photos are the best part of me and I have poured into many of them true and sincere feelings, maybe sometimes sad, maybe melancholy, maybe so much joy. My photos are albums of memories and feelings.

ROBERTO : Je ne pense pas qu'on puisse répondre à une telle question. Je ne pense pas qu'il soit possible d'établir ou de décider pour moi quelle est la plus belle photo. il y a tellement de situations et de souvenirs et d'émotions liées à beaucoup d'entre elles qu'il m'est impossible d'établir une photo préférée. Mes photos sont la meilleure partie de moi et j'ai versé dans beaucoup d'entre elles des sentiments vrais et sincères, peut-être parfois triste, peut-être mélancolique, peut-être tant de joie. Mes photos sont des albums de souvenirs et d'émotions.

LIS : What are your influences and inspirations ? Quelles sont tes principales influences et inspirations ?

ROBERTO : When I started taking photography, I confess, I didn't know any famous photographers and in this way I couldn't benefit from any kind of inspiration or be specifically influenced by any particular artist. If I take a look at the present, there is no doubt that the internet has given many of us the opportunity to show what we do and exhibit our art in a much easier, more immediate and widespread way than in the past. This widespread diffusion and this great opportunity to be known has translated into the possibility for me to get in touch with many photographers and their works and find many precious moments of comparison, inspiration and dialogue about what we have in common, which is the photography and its conception in its infinite nuances and techniques. There are many photographers that I like so much and that I admire, for affinity of soul, for the beauty and poetry they instill in everything they do, for their visionary talent. 

Considering a wider time frame, there are photographers who undoubtedly fascinate me and who have been able to change the history of this art, to orient it according to their interpretation and vision. I am thinking, for example, of Man Ray, whose photography is still current and modern today. I adore Mario Giacomelli and Diane Arbus. But personally I believe that Francesca Woodman is the photographer who inspires and excites me the most. And I don't think I'm saying a wrong thing if I say that her photography influences, even in an unconscious way, the style and the vision and the conception of understanding photography of many of us. Francesca Woodman, her photography as a research tool to investigate one's identity is a great lesson and inspiration.

ROBERTO : Quand j'ai commencé à faire de la photographie, je l'avoue, je ne connaissais pas de photographes célèbres et de cette façon je ne pouvais bénéficier d'aucune inspiration ou être spécifiquement influencé par un artiste en particulier. Si je regarde le présent, il ne fait aucun doute qu'internet a donné à beaucoup d'entre nous l'occasion de montrer ce que nous faisons et d'exposer notre art d'une manière beaucoup plus facile, plus immédiate et plus répandue que par le passé. Cette large diffusion et cette grande opportunité d'être connu se sont traduites par la possibilité pour moi d'entrer en contact avec de nombreux photographes et leurs œuvres et de trouver de nombreux moments précieux de comparaison, d'inspiration et de dialogue sur ce que nous avons en commun, qui est la photographie et sa conception dans ses infinies nuances et techniques. Il y a beaucoup de photographes que j'aime tant et que j'admire, pour leur affinité d'âme, pour la beauté et la poésie qu'ils insufflent dans tout ce qu'ils font, pour leur talent de visionnaire. 

A plus large échelle de temps, il y a des photographes qui me fascinent sans aucun doute et qui ont su changer l'histoire de cet art, l'orienter selon leur interprétation et leur vision. Je pense par exemple à Man Ray, dont la photographie est encore actuelle et moderne aujourd'hui. J'adore Mario Giacomelli et Diane Arbus. Mais personnellement, je crois que Francesca Woodman est la photographe qui m'inspire et m'excite le plus. Et je ne pense pas dire une mauvaise chose si je dis que sa photographie influence, même de manière inconsciente, le style, la vision et la conception de la compréhension de la photographie de beaucoup d'entre nous. La photographie de Francesca Woodman est comme un outil de recherche pour enquêter sur son identité est une grande leçon et inspiration.

LIS : What great photographic project would you like to realize one day ? Quel grand projet photographique aimerais-tu réaliser un jour ?

ROBERTO : I admit that I've never been used to thinking in terms of long-term projects and I've never been very good at making programs of this type, always trying to take what photography offered me in the present, following and taking advantage of inspiration and the light that I could find in those moments. As I previously said, I feel very lucky for all that photography has given me, and it has been very generous to me, because it has also given me the opportunity to meet wonderful people, to see very beautiful places and to taste the unpredictable. The inspiration of the moment has always opened wide spaces for me and given a lot of light. Some photographic projects then require order and discipline and a certain type of preparation for the method which does not suit me very much. Maybe I'm just a mess with photographic projects, maybe I find them a little too binding and rigid for my habits. My approach to photography is much simpler and more direct. I take what I find on the spot, I take advantage of the light, I follow inspiration and my desires, I simply seek the pleasure and joy that photography as such gives me. My photographic projects are to continue taking photos that are beautiful for me and to continue to get excited in front of them always in a new way.

ROBERTO : J'avoue que je n'ai jamais été habitué à penser en termes de projets à long terme et je n'ai jamais été très doué pour faire des programmes de ce type, essayant toujours de prendre ce que la photographie m'offrait au présent, en suivant et en profitant l'inspiration et la lumière que j'ai pu trouver dans ces moments. Comme je l'ai dit précédemment, je me sens très chanceux pour tout ce que la photographie m'a apporté, et cela a été très généreux pour moi, car cela m'a aussi donné l'opportunité de rencontrer des gens merveilleux, de voir de très beaux endroits et de goûter à l'imprévisible. L'inspiration du moment m'a toujours ouvert de grands espaces et donné beaucoup de lumière. 

Certains projets photographiques demandent alors de l'ordre et de la discipline et un certain type de préparation à la méthode qui ne me convient pas beaucoup. Peut-être que je suis juste un gâchis pour les projets photographiques, peut-être que je les trouve un peu trop contraignants et rigides pour mes habitudes. Mon approche de la photographie est beaucoup plus simple et plus directe. Je prends ce que je trouve sur place, je profite de la lumière, je suis l'inspiration et mes envies, je recherche simplement le plaisir et la joie que me procure la photographie en tant que telle. Mes projets photographiques sont de continuer à prendre des photos qui sont belles pour moi et de continuer à m'exciter devant elles toujours d'une manière nouvelle.

To learn more about Roberto de Mitri's work / Pour en savoir plus sur le travail de Roberto de Mitri : Instagram - Website - Lensculture

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